Acte 1, scène 1


Appartement de Pinter et Alicia Zymot


Bureau de Pinter Zymot

 


Bar d'Anselmo Bracci

 


Bureau de Pinter Zymot (les deux autres parties de la scène restent dans l’obscurité). Interrogatoire.

 

Pinter Zymot : - Monsieur Guerrier ! J’aimerais, pour une dernière fois, que vous fassiez un petit effort. De quoi vous souvenez-vous à propos de cette nuit, lorsque vous êtes descendu de votre appartement ?

Victor Guerrier (fatigué) : - Mais je vous l’ai déjà dit... Je n’arrivais pas à dormir alors, vers une heure du matin, je suis descendu au bar juste avant la fermeture du patron.

P.Z. : - D’accord, donnez-moi tous les détails qui vous reviennent à partir de ce moment-là.

V.G. : - Eh bien, le patron me demande : « - Bonsoir, Victor. Qu’est-ce que je vous sers ? - Ben, j’aimerais surtout quelque chose qui m’aide à dormir. » Et hop, il me pose un comprimé d’Hypnol sur le comptoir.

P.Z. : - Et ensuite ?

V.G. : - Ben, je lui dis : « J’aurais peut-être préféré une verveine. » Et il me dit : « - Ça, mon vieux, faudrait savoir ce que vous voulez. – Je voudrais déjà arriver jusqu’à chez moi avant de m’endormir. – Bon, alors payez-moi ça au prix de la verveine et emportez-le chez vous. Par contre, attention, ne l’avalez pas sur votre balcon. Avec ce genre de truc, on ne sait jamais de quel côté on va tomber. – D’accord, je prendrai ça dans mon lit... » Et puis j’ai payé et... je suis sorti.

P.Z. : - Et... c’est tout ?

V.G. : - Ben oui, je vous l’ai dit... Après, c’est comme des nuages. Le brouillard… tout blanc.

P.Z. : - Vraiment aucun souvenir ? Le trou noir ?

V.G. : - Oui, mais en blanc... C’est déjà pas mal, non ?

P.Z. : - Non... Je finis de noter ça et nous reprendrons plus tard.

V.G. : - Ah non, vous m’aviez dit que…

La lumière s’éteint. Au bout de quelques secondes, on entend un bruit de voiture et la voix de Pinter Zymot. « Oui Alicia, c’est moi, je suis en route... Je sais mais je suis tombé sur une affaire un peu compliquée... Ça s’est passé près d’un bar dans... J’irai y faire un tour demain matin... Non, je t’expliquerai en arrivant. Laisse dîner les filles et à tout de suite. Je t’embrasse. »